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Depêches et des vignes

27 février 2013

La presse en ligne peut-elle, à terme, remplacer la presse papier ?

Diplomée d'une école de commerce, l'IPAG Business School en juin 2012, j'ai eu la chance de réaliser un mémoire de fin d'études sur le sujet suivant : "La presse en ligne peut-elle, à terme, remplacer la presse papier?"

Un sujet qui m'a pris beaucoup de temps, beaucoup d'énergie, et beaucoup de brouillons pour comprendre le fonctionnement de la presse papier, de la rédaction à l'impression, d'analyser les coûts et de me concentrer sur le business model idéal de ces univers de presse...


Un sujet qui mérite amplement de figurer en premier article de ce blog !


Extrait :

La presse est née de la modernisation de Gutenberg par Friedrich Koenig et Andreas Bauer, qui, en 1812 rendit possible l’impression de milliers de page. Cette innovation permis aux entrepreneurs de l’époque de diffuser, sur papier, des contenus d’actualités à une audience de masse. Deux siècles plus tard, le monopole de la presse a été effacé pour faire place à de nombreux autres supports de communication et de diffusion, comme la radio et la télévision, qui ont profondément modifié le rôle exercé par les journaux. 

Les années 1990 sont marquées par l’arrivée d’un nouveau média qui a su s’imposer rapidement aux masses, Internet[1]. Fort de son expérience, le monde de la presse a été le premier secteur à venir se développer sur le réseau. Selon une étude de Benchmark Group d’Avril 2011, sur 3.400 titres de presse français, plus de la moitié sont désormais présents sur Internet. Cette avancée de la presse suit une logique ancienne, celle du passage au numérique dès les années 1980 de la plupart des rédactions. Les journaux, habitués au travail sur ordinateur, avaient donc plus d’expérience pour se développer sur le web, ce qui leur a permis une avance de plusieurs années sur les chaînes de télévisions et sur les stations de radio[2].

            En crise depuis de nombreuses années déjà, la presse écrite et les quotidiens nationaux connaissent depuis 2008 une accélération brutale de leurs difficultés. La chute de la diffusion des numéros, un support déserté des annonceurs publicitaires au profit de la télévision ou d’Internet, et un fort désintérêt des jeunes pour ce support entraînent une crise sans précédent. De nombreuses études décrivent une grande mutation dans la pratique du journalisme sur toutes les étapes, de la collecte de l’information à sa diffusion, en passant par son traitement ; et cela concerne tous les médias, que ce soit l’audiovisuel ou la presse écrite. L’opinion générale se veut même pessimiste sur l’avenir de la presse écrite, que l’on voit s’affaiblir au risque de disparaître au profit de la presse sur Internet. Dans un sens, le bouillonnement d’Internet et les nouveaux médias de communication en général sont décrits comme le nouvel âge d’or du progrès économique et social. Dans les années 80, le magnétoscope, le Minitel ou le câble ont été salués comme la culture à la portée de tous. Et aujourd'hui, c'est Internet qui est décrit comme une source de tous les progrès, accessible à tous. Les usages se bousculent et un nouveau monde s’adapte et se construit, l’information se consomme désormais de manière fragmentée, à l’article, à l’actualité[3].

            Aujourd’hui, nous ne sommes pas capables de connaître la fin de l’expansion d’Internet. Il fait désormais concurrence à la télévision, un média que l’on pensait il y a peu indétrônable[4]. Cette plateforme permet à tous de s’informer rapidement, que l’on soit pressé ou simplement passionné, il est désormais possible d’être connecté, relié à l’actualité. Le principal problème de la presse en ligne aujourd’hui résulte du fait qu’en se lançant sur le web, les journaux n’ont pas vu les bouleversements qui les attendaient. D’un point de vue économique tout d’abord, Internet nécessite des modèles nouveaux et  souvent incompatibles avec les stratégies anciennes (Maguire, 2001), mais ce phénomène touche tous les secteurs liés de près ou de loin au réseau. En effet, ce dernier n’a pas fait qu’ébranler les fondements du modèle économique de la presse, il a également redéfini la notion même de journalisme. L’interactivité et l’accessibilité qu’offre Internet permet un rapprochement entre le lecteur et le diffuseur, là ou sur le support papier, c’est une diffusion à sens unique, sans possibilité aucune pour le lecteur de commenter, argumenter, ou donner son avis. Les changements pour la presse ne sont pas moindres, c’est pourquoi nous allons nous concentrer sur les journaux issus de la presse quotidienne nationale, en laissant de côté les magazines spécialisés et la presse autre que quotidienne.

Dans un premier temps, nous allons réaliser un état des lieux de la presse écrite actuellement, ainsi que les causes principales de cette crise. Dans une seconde partie, nous allons nous intéresser à un point de vue plus culturel, avec l’attachement au support papier des français : qui achète encore son journal aujourd’hui ? Et s’il n’existait plus, s’informeraient-ils toujours ? Dans la dernière partie, nous nous pencherons sur la presse en ligne en tant que média à part entière et analyserons tous les outils qui l’entourent.



[1] Par abus de langage, nous emploierons indifféremment Internet ou le web, dans la mesure où, même s’ils ont des significations légèrement différentes, sont utilisés comme synonymes dans le langage courant.

[2] www.followthemedia.com – Stone, 2007

[3] Christian Science. “Paper to end”. New York Times, New York, 2008, 3 pages.

[4] Les univers du livre. « Va-t’on vers la fin de la presse papier ? ». Actua-litté. Paris, mars 2008, 2 pages.

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  • Passionnée par les médias et le web, la création de ce blog intervient à un moment important de ma vie : celui de me concentrer sur mon rêve, travailler pour les médias et faire rêver avec des actus et des nouvelles insolites et surprenantes...
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